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Le time-tracking dans les études notariales, obligatoire en 2027 ?!

L’accord de gouvernement 2025 prévoit la généralisation du time-tracking en Belgique dès 2027. Cette obligation concernera aussi les études notariales. Elle apportera une visibilité nouvelle sur le temps réellement consacré aux dossiers, sans modifier les pratiques professionnelles ni imposer de changements organisationnels.
9 december 2025 in
Le time-tracking dans les études notariales, obligatoire en 2027 ?!
NISABA SRL, Nisaba

Time-tracking 2027 :  ce que la généralisation de l’enregistrement du temps pourrait signifier pour les études notariales


Introduction

Le 1er janvier 2027 marquera l’entrée en vigueur d’une mesure nationale : l’obligation pour tous les employeurs belges, y compris les professions juridiques, de disposer d’un système d’enregistrement du temps de travail.

La réforme n’a pas été pensée pour un secteur particulier, mais pour l’ensemble du marché du travail. Et pourtant, certains métiers — dont le notariat — pourraient en ressentir des effets plus tangibles, simplement en raison de la manière dont leurs activités se déroulent au quotidien.

Ce texte explore ces effets possibles, sans les juger, sans les anticiper comme des obligations internes, et sans en tirer la moindre conclusion normative. Il s’agit simplement d’observer comment une réalité administrative nouvelle peut interagir avec la vie réelle d’une étude notariale.

1. Une évolution administrative qui rencontre une profession au rythme particulier

Toutes les professions ne vivent pas le temps de la même manière.

Dans certains secteurs, la journée suit un cycle régulier et prédictible ; dans d’autres, elle s’articule autour du flux des dossiers, des signatures, des consultations, des ajustements de dernière minute.

Le notariat appartient à cette seconde catégorie : une profession où les journées peuvent se prolonger en fonction d’un acte urgent, où un rendez-vous peut en entraîner deux autres, où un imprévu modifie l’équilibre de la matinée.

Dans ce contexte, l’arrivée d’un système d’enregistrement du temps ne modifie pas le travail lui-même, mais il lui donne une dimension supplémentaire : il en crée une trace structurée.

Ce simple fait pourrait avoir plusieurs conséquences pratiques, différentes d’une étude à l’autre.

2. La visibilité nouvelle des rythmes de travail

L’un des effets les plus immédiats d’un outil de time-tracking est sa capacité à révéler un portrait chronologique des journées.

Cela ne dit rien de leur intensité — un acte rédigé en trois heures n’est pas “moins dense” qu’un acte rédigé en une heure — mais cela crée une image temporelle du travail.

Dans une étude notariale, cela pourrait mettre en lumière :

  • les moments de la journée où l’activité se concentre naturellement ;
  • les périodes de l’année où le volume des prestations s’intensifie ;
  • les temps de déplacement liés aux rendez-vous ou aux visites ;
  • les variations de durée d’une journée à l’autre selon la nature des dossiers.

Ces informations n’impliquent aucune action obligatoire. Elles constituent simplement une représentation fidèle du temps tel qu’il se déploie dans la pratique notariale.

Pour certains, ce sera un simple miroir ; pour d’autres, un document utile ; pour d’autres encore, un outil administratif parmi d’autres.

3. L’encodage des déplacements dans un notariat désormais très sédentaire

Avant la crise du COVID-19, il était courant que les notaires (et parfois, les collaborateurs) passent une partie de leur temps “sur la route” : rendez-vous chez les clients, signatures dites “extérieures”, déplacements chez un confrère.

Ce paysage a profondément changé.

La plupart des études se sont digitalisées, parfois à un rythme spectaculaire : rendez-vous en visioconférence, signatures organisées à distance ou par échanges de documents papiers/par voie électronique, contacts centralisés par mail ou téléphone. Les déplacements physiques, eux, se sont raréfiés au point de devenir l’exception plutôt que la règle.

Dans ce contexte, l’enregistrement du temps de travail ne mettra sans doute en évidence qu’un nombre limité de situations de déplacement : quelques visites ponctuelles, certains dossiers particuliers, des configurations spécifiques de clientèle.

La journée type d’un collaborateur ou d’un notaire se déroule désormais, pour l’essentiel, au sein de l’étude ou depuis un poste de travail à distance, dans un environnement numérique dense. Si le système d’enregistrement intègre une dimension “déplacement”, celle-ci reflétera donc principalement ces poches résiduelles de mobilité, et beaucoup moins l’ancien modèle où la profession circulait davantage entre différents lieux.

4. Les variations saisonnières : un effet qui pourrait apparaître plus nettement

Toutes les études notariales connaissent des phases plus soutenues : les périodes immobilières, les changements législatifs, les deadlines fiscales, les saisons traditionnellement chargées.

Ou, plus traditionnellement : les mois de juin et de décembre.

Avec un système d’enregistrement du temps, ces variations — déjà évidentes dans la pratique — pourraient apparaître plus nettement, sans rien modifier à leur nature.

Il s’agira simplement d’une représentation numérique de ce que la profession sait déjà : le notariat n’est pas une activité uniforme ; il s’adapte au calendrier, au marché, aux réformes.

Pour certaines études, cette visibilité restera un simple reflet.

Pour d'autres, elle constituera une information parmi d’autres dans la gestion courante.

5. Le télétravail et le travail à distance dans un cadre tracé

Depuis plusieurs années, le télétravail fait partie du paysage professionnel belge, y compris dans les études notariales. L’arrivée d’un système d’enregistrement du temps pourrait ajouter un repère administratif à ces moments de travail à distance, sans en changer la nature.

Le télétravail resterait ce qu’il est aujourd’hui : une modalité pratique, ponctuelle ou régulière, selon les habitudes de l’étude.

La seule nouveauté serait la présence d’un horodatage, comparable à celui d’une journée classique en présentiel.

Il appartiendra à chaque étude d’interpréter cette donnée comme elle l’entend. La réforme ne lui attribue aucune signification particulière.

6. Une interaction possible avec la gestion interne des dossiers

Dans certaines études, les collaborateurs utilisent déjà des outils de suivi par dossier : temps passé, étapes franchies, documents rédigés, calendrier des signatures.

Tant SuperCo qu'ActaLibra, en version premium, permettent d'ailleurs un suivi détaillé du temps passé dans les dossiers.

Le futur système d’enregistrement pourrait fonctionner en parallèle, sans lien particulier; dans d'autres cas, certains employeurs choisiront peut-être d’articuler les deux outils.

La réforme n’impose aucune cohérence entre eux : elle se limite à l’enregistrement du temps quotidien.

Mais dans les professions où le travail est structuré autour de dossiers, la présence d’une donnée temporelle pourrait offrir, pour ceux qui le souhaitent, une perspective différente sur l’évolution des journées, de manière neutre et purement descriptive.

7. Une nouvelle forme d’information dans la relation employeur-collaborateur

L’enregistrement systématique du temps crée, pour la première fois, une information complète et continue sur les horaires réellement suivis dans une étude.

Cette information n’a pas de direction prédéfinie : elle ne dit pas ce qu’il faut en faire, elle n’insinue aucune conclusion, elle ne porte aucun jugement.

Mais elle existe.

Pour certains collaborateurs, cela pourrait apporter un sentiment de clarté.

Pour d’autres, cela restera un geste administratif parmi d’autres, sans impact particulier sur la manière de vivre la journée.

Pour les notaires, cette information pourrait avoir une signification variable selon leurs habitudes de gestion et la taille de leur étude.

La réforme ne va pas au-delà de cela : elle crée une donnée.

L’usage de cette donnée dépendra entièrement de chaque employeur.

Conclusion

La généralisation de l’enregistrement du temps de travail n’a pas été conçue pour modifier le quotidien du notariat, mais pour harmoniser le cadre administratif belge avec les exigences européennes.

Elle ne porte aucune appréciation sur les pratiques internes des études ; elle n’indique nulle part que celles-ci devraient évoluer.

Ce qu’elle fera, en revanche, c’est produire une trace du temps, là où ce temps était parfois présent mais rarement formalisé.

Et cette simple trace pourrait, dans les études notariales, révéler des aspects intéressants du métier : ses déplacements, ses variations saisonnières, sa diversité de rythmes, son ancrage dans le calendrier des dossiers.

Chaque étude restera entièrement libre de l’interprétation à donner à ces informations.

La réforme ne proposera rien d’autre qu’un outil administratif commun, applicable à tous les secteurs, laissant intactes les cultures professionnelles, les méthodes internes et les traditions propres au notariat.


- Signé, Stéphane Detienne, CEO de Nisaba SRL

Avec un clin d'oeil, très personnel, au loisir favori de ce dernier. 

Le time-tracking dans les études notariales, obligatoire en 2027 ?!
NISABA SRL, Nisaba 9 december 2025
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